La Cerise sur le Chapeau
Maman gâteau, un jour de fête,
Donna le jour à des jumeaux :
Une adorable tartelette,
Un gâteau plat, fort maigriot.
Pauvre gâteau sur son plateau
Rêvait de belles amourettes.
Pauvre gâteau bien trop pâlot
Pour régaler une galette.
Une cerise rondelette
Décorait le bord d’un chapeau,
Le beau chapeau d’une starlette
Qui voyageait incognito.
Un fol oiseau, à la sauvette
Vola le fruit sur le chapeau,
Et le posa, à l’aveuglette,
Au beau milieu de mon gâteau.
Sitôt conquise, la vedette
Réclama sa part du gâteau,
Un long couteau, une fourchette,
Adieu, pauvre petit gâteau !
Ainsi pleurèrent une galette,
La tartelette, un fol oiseau.
Voici ce qui causa sa perte,
C’est la cerise sur le gâteau.
Simple fantaisie, ce texte n’est pas un poème.
Je l’étudie dans mon manuel « L' Analyse approfondie du poème..." », vous découvrirez les principaux reproches que je lui adresse.
[…] Après l’anaphore, c’est l’épiphore qui déplace le personnage principal, le gâteau, de strophe en strophe.
Pour évoquer la tartelette, la cerise et la starlette, j’utilise les « rondelettes » consonnes liquides [ʀ] et [l] et je renforce l’allitération par des mots qui comportent ces deux sons à la fois : « adorable, tartelette, régaler, rondelette, starlette, réclama ».
[…]
La personnification des gâteaux nous plonge dans un univers enfantin.
J’écris dans un registre comique, mais une leçon morale se dégage de ce court récit imaginaire que nous pouvons classer parmi les apologues.